A la recherche de l’Himalaya

Ce matin-là, je retrouve Stéphane comme prévu pour un petit déj puis nous nous dirigeons vers le magasin de location de motos.

Au passage, je trouve un ATM qui fonctionne mais dont il faut ménager la susceptibilité. Au 5ème essai, il accepte finalement ma carte et je peux récupérer mes derniers billets qui me permettront de tenir jusqu’au décollage final. Je récupère aussi mon billet de bus pour Delhi qui aura été compliqué à obtenir. Après avoir payé, j’ai dû retourner à la boutique 3 fois en deux jours pour l’avoir, ces derniers étant en panne d’imprimante et le mail que je devais recevoir n’étant jamais arrivé … la personne avec qui j’ai à chaque fois traité l’affaire, un tout jeune, ne savais jamais rien, n’avait qu’un anglais très basique, et devait toujours en référer à son supérieur par téléphone interposé … enfin c’est aussi ça l’Inde !

Nous louons ainsi une magnifique Royal Enfield à mon nom et sur mon permis de conduire. Sur le moment, j’oublie un peu qu’il faut un permis moto que je n’ai pas, mais bon ici il ne font pas trop la différence … heureusement Stéphane lui est un motard confirmé même s’il n’a pas pris son permis sur lui.

Après quelques errances de shopping, nous décidons enfin de nous mettre en route. Pendant notre début de trajet, je prends progressivement conscience qu’au niveau légalité nous sommes complètement à côté. Nous n’avons pas de casque ni l’un ni l’autre, la moto est à mon nom, c’est lui qui conduit, il n’a pas son permis sur lui, … heureusement qu’aucun policier ne nous as posés la moindre question … Aussi ce voyage se fait dans la plus complète impréparation, ne sachant pas exactement où sont les grottes recherchées ni la distance qu’il faut parcourir pour voir l’Himalaya …

Peu importe, notre destrier a fière allure ! Plus nous nous enfonçons dans les montagnes, plus la route se rétrécit. Elle reste tout de même bien praticable même s’il faut rester attentif à quelques nids de poule ou pierres tombées sur la route. Le plus gros piège ce sont quelques ralentisseurs qui ne sont pas indiqués, à chaque fois en tant que passager je les vois arriver au dernier moment et salue la vigilance de mon conducteur sans quoi le risque de vol plané aurait été réel …

La route aussi nous réserve quelques surprises qui ne me rassurent pas au début. Pas moins de 3 voitures accidentées parsèment notre route … et si ici les passagers semblent s’en être bien sortis (malgré une ambulance qui fait penser qu’au moins un a été blessé), je me dis que nous en moto, sans casque ni vestes en cuir, devons faire très attention.

Mais le jeu en vaut la chandelle. Même si au bout de 55 km l’Himalaya n’est toujours pas en vue, nous traversons des paysages de nature sauvage avec quelques vues sur le Gange impressionnantes. Nous prenons aussi de l’altitude et un vent frais nous vivifie sur les derniers kilomètres. Néanmoins, l’heure avançant, nous sommes obligés de rebrousser chemin. Sur le lieu du demi-tour nous rencontrons un boutiquier qui vend des vêtements sur cette route de montagne, ce qui est plutôt incongru, mais après tout pourquoi pas, il y a quelques petits villages sur ces hauteurs ! Il me reste en mémoire par son physique atypique : des yeux bleus profonds et un visage mi-caucasien mi-indien. J’aurais bien aimé le prendre en photo, dommage que je n’y ai pas pensé sur le moment …

Le retour est plus rapide et en une heure nous sommes de retour, épuisés … et avec dans nos cartons un concert de musique indienne pour lequel nous avons tout juste une heure et demi pour nous préparer. Jus d’orange et repas rapide en bord de route de mon côté, et je suis paré.

Le concert est grosso modo en 3 parties. Au début un chanteur accompagné de tabla (tambours) et d’harmonium (sorte de piano accordéon ?) fait une entrée en matière agréable, mais pas transcendante. Ensuite, c’est le professeur qui fait son entrée pour nous montrer ses talents. Il commence par une sorte de démonstration de tabla, avec quelques explications. J’apprends ainsi que c’est loin d’être aussi simple que je ne pensais car il y a 2 tambours complémentaires, un plutôt aigu et un plutôt grave, et pour chacun au moins 5 façons de le frapper. Sa démonstration est impressionnante de technique et de rapidité d’exécution, mais à un moment je me dis que je veux de la musique, pas l’étalage de ses talents …

D’où la dernière partie où finalement il nous offre un moment à la Sitar et un moment à la flûte qui de nouveau m’emportent dans d’autres mondes. Nous terminons par un chant dédié à Shiva où toute l’assistance chante et où je prends beaucoup de plaisir de donner de ma voix. Stéphane étant un chanteur quasi professionnel et donnant de nombreux cours y trouve aussi son plaisir …

Nous terminons la soirée par un dernier repas puis je vais m’écrouler définitivement vers 22h pour un réveil prévu à 6h …

Et aujourd’hui, jour du départ, je pense que je suis dans le même état d’esprit que quand je suis parti de Lyon : je ne réalise absolument pas ! Et comme depuis ces derniers jours à Rishikesh je ne sais pas trop non plus ce que je vais faire une fois rentré … peut-être que l’aventure va continuer, sous une autre forme ?

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