Tiruvannamalai

Grmmbl, mon PC a détruit la première version, je dois tout réécrire de 0 …

Alors, à Tiruvannamalai, ce qui fédère la ville c’est le mont Arunachala autour de laquelle elle est construite. D’une hauteur de 814m (sachant que la ville est à 171m), il étend ses hauteurs sur un périmètre d’environ 14km. C’est un lieu considéré comme sacré dans l’hindouisme, car c’est là que Shiva aurait formé sa célèbre colonne de feu lorsqu’il a été défié par Brahma et Vishnu. Aussi, c’est un lieu lié à l’élément Feu.

A chaque pleine lune, il y a un festival où des milliers d’hindous viennent soit pour tourner autour du mont, soit pour l’escalader, et en tout cas « faire la fête » en mode hindouiste (nb : je suis parti la veille de mon côté, un peu à dessein je l’avoue j’avais besoin d’un peu de calme …). De fait, il y a aussi un grand temple dédié à Shiva au pied du mont, et à deux pas de mon hôtel.

La ville est aussi célèbre (enfin, c’est ce que j’ai découvert sur place) car, au début du 20ème siècle, un indien du nom de Ramana Maharshi a passé la majeure partie de sa vie à méditer dans les grottes du mont et de nombreuses personnes en sont venues à le considérer comme un saint. Aussi, un Ashram a été construit en son honneur et de nombreuses personnes du monde entier s’y rendent régulièrement.

Voilà pour le topo sur la ville, qui guide aussi ma petite excursion. De mon côté, je voulais de toute façon escalader le mont, visiter le temple, et ayant lu l’histoire de l’ashram, aller y jeter un oeil aussi.

Mon rhume étant encore présent à mon arrivée, et me fatiguant un peu, j’ai décidé pour commencer d’y aller molo. Ainsi, j’avais vu qu’on pouvait assez facilement accéder à la grotte où le sage avait médité le plus longtemps : une petite escalade du mont mais sans aller trop loin non plus. Après avoir commencé par me perdre 1h dans des petites rues, j’ai facilement trouvé le chemin à ma deuxième tentative. La grotte a été aménagée, une petite maison ayant été construite autour et un sol plat ayant été mis en place. Vu que c’est un endroit fermé, qu’il faisait dans les 35°, et qu’il y avait de nombreux méditants dedans, dès que je suis entré j’ai commencé à dégouliner de transpiration … j’ai quand même médité une bonne vingtaine de minutes puis me suis eclipsé.

Ensuite j’ai suivi un chemin qui se perdait dans les bois et d’où semblaient aller et venir pas mal de monde. Je l’ai suivi, pour voir … et au final suis arrivé directement à l’ashram ! Ils ont un planning affiché à l’entrée (je suis arrivé par derrière, mais en le traversant je suis arrivé devant) et j’ai vu que 2h plus tard il y avait des chants védiques. J’ai donc pris le temps de me remettre de cette grosse chaleur (jus de fruit, thé au lait, …) puis à 17h j’y étais.

Et là j’ai assisté à une fort belle cérémonie. Dans la grande salle où repose le sage, il y a un « petit » (50cm de long environ) lingam noir et or qui trone au centre. Quand je suis arrivé ils semblaient être en train de le préparer … puis des enfants de 8 à 12 ans, habillés en moines (pagne et +/- torse nu) sont venus s’aligner face à face devant le lingam et ont commencé à chanter, non-stop durant presque 1h. Lorsque le chant à commencé, les 2 prêtres ont commencés à honorer le lingam. D’abord en le couvrant de fleurs fraiches (des blanches par deux fois, puis des rouges), ensuite en lui versant de l’eau, du lait et finalement de la crème. C’était assez touchant de voir le soin qu’ils mettaient à chaque fois, aussi bien pour couvrir/verser que pour le nettoyer entre chaque offrande.

Une fois l’étape des offrandes terminée, ils ont alors pris un temps supplémentaire pour qu’il soit vraiment bien propre et sec, puis l’on enveloppé horizontalement d’un linge de couleur, de telle sorte qu’on ne voyait plus que le sommet et la base du lingam. Ils ont ensuite mis une arche dorée au-dessus (cf. photo) et ont pu alors entamer la phase de « construction ». Pendant au moins de 30 minutes, ils ont en effet créé une oeuvre d’art à base de fleurs fraîches (en colliers, par grappes ou une par une, selon les cas) qui l’a alors complètement recouvert. Le résultat est fort joli (cf. photo) … Pour finir la cérémonie, une ou deux petites bénédictions avec le feu et les chants pouvaient s’arrêter.

J’ai beaucoup aimé ce moment, les chants, le soin apporté par les prêtres, la présence de nombreuses personnes venues prestement y assister (et nombre d’entre elles passant tout ou partie de la cérémonie à tourner autour de la tombe/lingam encore et encore). Et ça m’a donné envie d’y revenir.

Aussi, le lendemain, malgré encore un peu de fatigue du rhume, j’étais bien décidé à grimper ce mont. Je suis parti pas trop tard (vers 9h), avec réserves d’eau, d’oranges, de bananes et de pâtisseries locales (des sortes de brioches fourrées au fruits confits et à une sorte de frangipane). Au début, le chemin est un escalier taillé dans la roche, mais après la grotte du sage, c’est du freestyle. Heureusement que des personnes bien-intentionnées ont fléchées la voie, ça évite les accidents … En effet ça monte dru et il faut être persévérant. Ca a dû me prendre environ 2 heures pour arriver au sommet, ce qui n’est pas énorme, mais c’est très pentu, il fait chaud, et j’ai dû prendre plusieurs pauses pour reprendre mon souffle, me réhydrater et manger un peu.

Tout en haut est un lieu où les dévots viennent bruler des offrandes (des bougies spéciales il me semble), la roche est donc noircie et une odeur d’huile brulée est omniprésente. Mais la vue est fort jolie ! Après avoir profité de la vue, je suis redescendu sur un endroit sympa pas très loin et me suis endormi … j’ai refait ça une fois un peu plus loin sous un arbre … et me suis arrêté encore une ou deux fois pour éviter les rayons ardents du soleil. Quand je suis arrivé à la grotte du sage, je me suis rendu compte que j’étais en pleine forme, bien plus qu’en partant ! Et vu l’heure, j’étais bien dans les temps pour assister une deuxième fois à la cérémonie, je n’ai donc pas hésité. Et étrangement, la cérémonie m’a donnée encore plus la pêche ! Plein de cette énergie, j’en ai profité pour finalement visiter le temple … puis je suis allé me coucher, mais … ça a vraiment été difficile de dormir tellement je débordais d’énergie !!

Au final, je ne me souviens guère de ma dernière journée, j’ai dû passer du temps à préparer ma prochaine étape je pense. Néanmoins, je suis repassé une dernière fois à l’ashram pour me renseigner. Il y a vraiment du monde qui y passe, la moitié d’indiens et l’autre moitié d’européens, américains et même asiatiques (au moins un japonais et pas mal de femmes qui semblaient aussi japonaises). J’ai parlé à ce qui semblait un européen qui m’a permis de mieux comprendre comment cet endroit fonctionnait (tant qu’on respecte les règles de base, on vient et on fait ce qu’on veut, c’est tout). Par contre à la fin, je lui ai vite raconté mon périple jusque là et il commence par me sortir « ha mais le yoga et les pèlerinages ça sert à rien, il suffit de faire comme Ramana (i.e. feu le sage de l’ashram) a dit (c’est à dire méditer sur une seule chose = qui suis-je) ». Puis de compléter par qqchose du genre « ses écrits sont vraiment très intéressants, mais il faut ignorer ce qui concerne la dévotion, ce n’est pas très important ». Donc non seulement il sait quelle est la meilleure voie pour tout le monde (i.e. celle de ramana), mais en plus il élimine de son « Maître » les choses qu’il ne comprend pas … hum … quand il m’a proposé d’aller déjeuner j’ai péféré le laisser à ses méditations.

Donc, c’était une étape vraiment intéressante, de bonnes sensations, et si un jour j’ai envie de faire une retraite méditative, cette montagne m’a mis dans sa poche.

Quoi qu’il en soit, comme dit plus haut, j’avais besoin de temps tranquille pour digérer tout ça, et aussi je pensais rester au moins 3 jours à Sri sailam, je suis donc parti juste avant la pleine lune.

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