Ce matin j’étais encore un peu dans mon ambiance isolationniste de la veille, mais j’ai finalement trouvé le courage de me mettre en mouvement.

Le premier mouvement a été difficile : trouver un hôtel. J’ai dû en appeler environ 5 avant d’en trouver un avec une place ! Ça ne m’étais jamais arrivé jusque-là !! Mais une fois la réservation faite, il ne me restait plus qu’à partir.

Pour faire les quelques 20/25 km jusqu’à Rishikesh, j’ai pour la première fois pris le bus. Trouver la station n’a pas été simple, mais une fois sur place quelques indiens qui attendaient la même chose que moi m’ont indiqués gracieusement où aller. Bon, une gare de bus indienne, c’est bien entendu le bordel … et il n’y a guère d’autres solutions que de demander son chemin pour y arriver (même si je lis l’hindi, ce n’est pas suffisant …).

Le bus en question était bondé, mais avant de monter j’ai commencé à sympathiser avec un jeune, un étudiant en électricité je crois, et nous avons bavardés tout le long du trajet. Lui allait faire du rafting, une activité très courue dans cette ville. Du coup, le voyage est passé tout seul et je n’ai pas eu le temps de m’en rendre compte que nous étions déjà arrivés.

Le quartier de mon hôtel, Lakshman Jhula est un quartier situé très au nord, juste à la sortie des rapides du Gange. Pour aller sur l’autre rive (où est mon hôtel), il faut emprunter un pont où seuls les piétons et quelques rares motos/scooters peuvent passer. Du coup c’est plutôt calme comme endroit et j’apprécie. Bon, il y a bien eu 1h30 de musique et de chants entre 17h et 18h30, mais pour moi c’est du calme ressourçant …

Mais ma grande rencontre aujourd’hui, c’est avec le Gange. Je suis parti à pied sur la rive gauche, remontant les rochers, pour arriver à me poser à un endroit tranquille, en vue des rapides d’où déboulent masse de rafters. Alors qu’à Varanasi il ne m’attirait guère, et qu’à Haridwar il me semblait charrier tous les malheurs du monde (d’où une certaine aversion finalement), ici, c’est le paradis ! Un fleuve de montagne à l’eau en apparence pure, qui respire la force de la nature. De là où j’étais, je le percevais vraiment comme puissant, mais tranquille, alors qu’à Haridwar sa puissance était plutôt déchaînée. Une ambiance reposante, apaisante, je me suis un peu purifié par ses eaux et ait pu faire une méditation énergisante.

Car oui, deuxième point, dès que j’ai pu un peu me poser après mon arrivée, j’ai senti que je commençais à me recharger avec la force de la nature environnante. A tel point d’ailleurs qu’en revenant de ma balade, j’ai constaté que je voyais mieux qu’à l’arrivée ! Sensation étrange … mais je sais que quand je suis fatigué ma vue tend à être moins nette, et là c’est tout l’inverse qui s’est produit. Haaaa, comme c’est bon la puissance de la nature brute, ça me manquait !!!

Ainsi, ma prochaine étape de demain sera très probablement une balade vers le temple de Neelkantha Mahadev (un des 1008 noms de Shiva …), un trek d’environ 3 ou 4 heures dans la montagne forestière avoisinante. J’ai hâte !

Au-delà de cette nature, il faut aussi noter que le quartier où je suis est très différent de tout ce que j’ai pu voir jusque-là : la population semble composée d’environ 50% d’occidentaux !!! C’est très surprenant, mais cela a aussi un côté rassurant. Je me sens moins un étranger en terre inconnue … En outre, nombre d’indiens sont aussi là soit pour une quête spirituelle, soit pour faire du rafting, on est loin des prédateurs à touristes (même s’il y en a un peu, mais plus agréables qu’à d’autres endroits). La ville aussi paraît aussi un peu plus structurée et moins chaotique, entre autre grâce au fait qu’il y ait peu de véhicules dans ce quartier. Je n’ai pas visité les autres quartiers, peut-être est-ce différent.

Pour conclure, je suis content d’être ici, je me rend compte qu’Haridwar n’était en fait pas ma tasse de thé malgré un feeling initial a priori positif. Mais l’ambiance là-bas a quelque chose de subtil qui visiblement ne me correspond pas …