Premières impressions

Mon deuxième jour complet tire à sa fin. Difficile de mettre simplement des mots pour donner une impression générale, ce sont plutôt plusieurs impressions qui se mêlent et s’entrecroisent …

Déjà, le bruit. La rue est un festival de klaxon qui résume bien le chaos qui s’y déroule en permanence. Si les feux semblent globalement respecté, pour le reste c’est la physique newtonienne qui donne les règles. Les petits passent dans les interstices et les gros font jouer de leur taille pour que les autres se poussent …

J’ai pu trouver du calme dans le parc Gandhi, le grand temple d’Akshardam ou encore Fort Rouge. Le grondement de la ville reste omniprésent au loin … mais comme je pouvais m’y attendre, une forme d’oppression sonore reste toujours présente.

Par contre, étonnamment bonne surprise la nuit dernière. Vers 23h je commence à entendre une musique techno, sans doute une boite de nuit, qui prend beaucoup de place pendant bien une ou deux heures. Je me dis que la nuit va être dure, mais elle s’arrête et est immédiatement remplacée par des prières bouddhistes accompagnées par des petits bruits de tambourins. Ces prières sont belles et m’accompagneront jusqu’au petit matin. Le bruit peu devenir beau quand il devient musique, et cela me bercera dans mon sommeil …

Niveau urbanisation, les rues de vie sont un chaos asiatique tel qu’on le vois à Tokyo ou Hong Kong. Des enseignes qui s’entrecroisent dans tous les sens, des échoppes à n’en plus finir et a priori aucune règle d’urbanisation. Cela a un certain charme, comme une expression de la vie à l’état brut. Le quartier de mon hôtel, le quartier tibétain de Delhi, est un enchevêtrement de petites ruelles plutôt sympathique. Ici, c’est plus calme et un peu moins chaotique que les quartiers indiens, avec de nombreux moines en toge orange qui sillonnent les lieux. La population aussi est différente, avec des visages plus larges et moins basanés.

Côté humain, je savais qu’en tant que touriste étranger j’allais être considéré de façon particulière. Les chauffeurs de rickshaw sont les premiers à se jeter sur moi à la première occasion. Le premier jour, après ma visite de Fort Rouge, je me suis laissé conduire par un de ces conducteurs enthousiaste de trouver un touriste coopératif. J’ai pu constater que les avertissements des guides sont fondés, il avait beau être enthousiaste, ses conseils n’étaient pas toujours bien fondés et en plus il a tenté de m’amener à un de ses amis « guide touristique » dont l’échoppe avait été faussement décorée en bâtiment administratif officiel. Rien de bien méchant, mais on sent que toute opportunité pour améliorer sa journée est bonne à prendre.

Aujourd’hui aussi alors que j’étais au temple d’Akshardam j’ai été abordé par un jeune étudiant qui venait y passer un peu de temps avant de retourner en cours. Malgré un anglais parfois limite, nous avons pas mal parlé et là c’était plutôt intéressant de voir la vie côté indien. Histoires de familles, d’études, de future belle famille, … mais là aussi, mon statut d’étranger provoque quelque chose de bizarre, de déplacé dans la relation. Pas un intérêt vénal cette fois, mais pas une relation d’égal à égal non plus. Enfin … l’expérience de parler à n’importe qui ayant étant été faite, j’essaierai de donner une autre couleur à mes rencontres par la suite.

Finalement niveau tourisme, le Fort Rouge m’a déçu. Visuellement, c’est très beau, mais ça manque terriblement de vie et de sens. Il faut rappeler que la plupart des bâtiments de cet ancien palais Moghol ont été rasés par les britanniques après la révolte des Cipayes et le lieu a ainsi été une caserne militaire durant longtemps. Le parc Gandhi où se trouve la tombe du Mahatma est un endroit plutôt calme, espace vert au milieu du chaos. J’ai vu qu’il y a d’autres espaces verts comme ça, ce qui fait de Delhi un endroit où l’on peut s’isoler du chaos si on le souhaite.

J’ai aussi pu voir un beau temple dédié à Lakshmi. Mais comme tous les temples là-bas, pas de photos. Les lieux sacrés en activité sont protégés du touriste photographe pour le transformer en touriste qui utilise ses yeux et son émerveillement. Et personnellement, je préfère cela, c’est beaucoup plus authentique ! Idem dans le temple d’Akshardam. Bien que ce soit plus un lieu qui a été créé pour l’égo de son créateur, on y entre aussi sans appareils électroniques. Mais quel travail et quel investissement artistique pour ces bâtiments ! J’aurais aimé pouvoir en montrer des photos …

Voilà, j’écris, j’écris, j’écris … je pense raccourcir mon séjour ici et partir Samedi pour Agra. Demain après avoir acheté mon billet de train je visiterais le marché de la vieille ville et un temple de méditation ouvert à tous …

Ha, et oui, bonne surprise en rentrant tout à l’heure, mon sac est arrivé !